Voilà le postulat qui accompagne le Cycle du rien : parce que la définition de rien est instable, tentons alors de la jalonner d’exemples disparates pour en faire un syncrétisme. Prendre un des items communément admis du rien, par exemple, caillou, poussière ou brindille, puis demander à plusieurs artistes d’en trouver une valeur d’usage. La méthode est ensuite simple, exposer ces propositions et voir se révéler entre les béances et les ressemblances, ce qui fait surgissement. Apparaît alors, peut être, une définition possible. Pour cet opus du Cycle du rien : Poussière nous avons demandé à sept artistes de réaliser une ou plusieurs œuvres évoquant ce que peut être la poussière et comment ils l’intègrent à leurs œuvres. 

Il s’agira pour cette exposition de poussières réelles ou métaphoriques dispersées ou au contraire compactées, de signifier le passage de l’informe ontologique à une révélation formelle. Ainsi, la galerie Duchamp présente des œuvres réalisées spécialement pour l’occasion interrogeant ce que l’on admet communément comme rien, un peu de choses mais qui pourtant nous entoure et nous interroge sans cesse: notre devenir poussière. 

On y verra alors d’anciens mineurs aux organes emplis de poussière, des gisants de papier et des peintures comme des portraits de ce qu’il nous resterait une fois la poussière accumulée, des rideaux et des lettres de poussières, des particules dansant dans la lumière, des loups hurlants composés de quelques moutons ou encore des photographies révélées par la poussière. Des œuvres composées de presque rien, donc, mais qui, dans le creux de leur instabilité organiques révèlent à l’instar d’éclairs bruts, l’universalisme de ce signifié. 

With Bertille Bak, Lionel Sabatté, Raphaëlle Curci, Samuel Buckman, Yuhsin U Chang, Chloé Poizat, Timothée Schelstraete.

En partenariat avec la galerie Duchamp, le musée Alfred Canel, situé à Pont-Audemer, présente une exposition monographique de Lionel Sabatté, J’irai par la forêt, du 21 octobre 2023 au 17 mars 2024.